L'arthrose

En vieillissant, votre compagnon est plus raide le matin, il met du temps à se dérouiller et montre des réticences à marcher, à sauter… Il souffre peut être d’arthrose !

Qu'est ce que l'arthrose ?

L’arthrose touche aussi bien les chats que les chiens. Il s’agit d’une maladie dégénérative du cartilage, une structure qui recouvre les os au niveau des articulations et aide à amortir les chocs comme un coussin. Coudes, genoux, hanches ou épaules, aucune articulation n’est épargnée…
 

L’arthrose évolue par crises mais à un certain stade, la douleur devient chronique. Une douleur permanente ou presque détériore la qualité de vie de l’animal. D’autre part, la douleur perturbe aussi d’autres fonctions de l’organisme. Le sommeil de l'animal est altéré, son cœur se fatigue à cause de l’augmentation du débit cardiaque, le transit intestinal se ralentit, les muscles n’arrivent plus à se détendre, à l’origine de raideurs articulaires généralisées, etc.
A savoir que, comme chez l’humain, un temps froid et/ou humide favorise l’expression de cette maladie.

On distingue deux types d’arthroses :
L’arthrose primaire liée à l’usure des articulations : plus l’animal vieillit, moins le cartilage se répare facilement. Dans certains cas graves, le cartilage disparaît même peu à peu. Et malheureusement plusieurs articulations peuvent être atteintes en même temps.

L’arthrose secondaire, qui se développe sur une articulation qui fonctionne mal ou qui est mal formée et donc instable, par exemple dans le cas de dysplasie de la hanche des chiens de grande taille (comme le Berger allemand, le Labrador, le Golden retriever…). De même lorsqu’une articulation a été le siège d’une fracture, survenue même des années plus tôt, le risque d’apparition d’arthrose à ce niveau est plus élevé.

L’expression de l’arthrose chez le chien

Chez le chien, on peut voir apparaître une boiterie dite « à froid » au réveil ou après une période de repos, mais également : une diminution des déplacements, une fonte musculaire (on voit les reliefs osseux à travers la peau), des gémissements lors de mouvement… Lorsque l’arthrose est sévère, l’animal peut en venir à lécher ou mordiller les articulations douloureuses. Il peut d’ailleurs devenir agressif lors des manipulations en redoutant qu’on lui fasse encore plus mal.

L’expression de l’arthrose chez le chat

Chez le chat, les signes peuvent être discret, en effet, notre félin domestique est moins démonstratif que le chien au niveau de la douleur. Ainsi, le propriétaire observera surtout des changements de comportement. Le chat peut devenir plus irritable, surtout lorsqu’on le caresse au niveau du dos ou de l’arrière-train, zones plus souvent frappées par l’arthrose, ou même devenir agressif avec toute personne ou autre animal tentant de jouer avec lui et réveillant ainsi ses douleurs. Il peut ne plus être propre s’il a des difficultés à monter dans son bac à litière. En outre, l’immobilité plus fréquente et la diminution de l’exercice quotidien provoquent une fonte des muscles surtout au niveau des membres postérieurs et l’animal paraît émacié. Enfin, un chat ayant des raideurs articulaires peut avoir des difficultés à entretenir son pelage qui devient plus terne et ébouriffé, signe fréquent de problèmes de santé.

Des solutions à l’arthrose existent

Tout d’abord, il est important de faire un bilan de santé avec votre vétérinaire afin d’envisager la possibilité d’un traitement qui calme l’inflammation. Pour diagnostiquer l’arthrose, le vétérinaire doit manipuler toutes les articulations et parfois même réaliser une radiographie pour juger de la gravité de l’arthrose et proposer le traitement adéquat.

Le traitement médical
L’arthrose est irréversible, mais on sait maintenant ralentir son évolution et soulager la douleur. Des traitements forts lors de crise de douleur permettent un soulagement rapide et efficace. Un traitement de fond avec des molécules plus « douce »  peut être proposé pour éviter de grosses oscillations de douleurs. Le traitement ne doit en aucun cas être interrompu sans avis de votre vétérinaire et des visites de contrôle sont nécessaire pour l’adapter au mieux. En évitant les crises, la dégradation de l’articulation est limitée et le confort de vie de votre animal de compagnie rapidement amélioré.

*Les anti-inflammatoires (en comprimé ou en liquide buvable) permettent de limiter la douleur. Toutefois, ils peuvent présenter des effets secondaires et leur administration, surtout sur une longue période, doit être contrôlée.

*Les chondroprotecteurs : la glucosamine et la chondroïtine sont des compléments nutritionnels qui permettent de réduire la dégénérescence du cartilage. Ils se donnent généralement en cure. Ces compléments sont à la base de la formation du cartilage et ont la capacité de diffuser jusqu’à l’intérieur des capsules articulaires. En s’incorporant au liquide qui baigne l’articulation, la synovie, la chondroïtine et la glucosamine stimulent la régénération du cartilage et aident à freiner l’aggravation des lésions.

Une alimentation ciblée et adaptée
Des aliments spécifiques sont supplémentés en chondroprotecteurs ce qui évite de donner des comprimés régulièrement à votre animal (très intéressants chez le chat).

Pour les chiots à fort potentiel de croissance (principalement pour les races de chiens de grande taille), l’alimentation reste un point capital dans la prévention de l’arthrose. Elle doit être équilibrée en calcium et phosphore pour couvrir les besoins et apporter des protéines de bonne qualité.

Enfin, faites la chasse au surpoids !  Les articulations d’un animal en surpoids sont sur-sollicitées et seront plus rapidement douloureuses. 

L’exercice
Evitez les exercices physiques intenses : longues marche, sauts, etc. Néanmoins, pour prévenir les ankyloses et les fontes musculaires, il faut conserver une activité  régulière mais modérée. Sorties en laisse et promenades courtes permettent de maintenir les masses musculaires et la mobilité des articulations. Si votre animal aime l’eau, vous pouvez vous rendre dans un centre d’hydrothérapie qui permettra de soulager votre animal en lui faisant faire des exercices dans l’eau. Il pourra ainsi continuer à se muscler en douceur. Si l’animal se remet à boiter, il faut rapidement diminuer les exercices.

L’acuponcture et l’ostéopathie : médecines parallèles
L’acuponcture est issue de la médecine chinoise permet de diminuer la douleur ressentie par la pose d’aiguilles à des endroits spécifiques qui, via le sang, font circuler des substances analgésiques. L’ostéopathie consiste en des manipulations articulaires ciblées. Ce sont des méthodes de médecines douces, qui doivent être réalisées par des professionnels qualifiés et qui aident bien nos animaux de compagnie.

Conclusion

Si vous remarquez des modifications du comportement de votre animal de compagnie, parlez-en immédiatement à votre vétérinaire. Les changements de température ou un effort physique intense peuvent générer une crise aiguë d’arthrose et il faut rapidement traiter la douleur pour éviter qu’elle deviennent chronique. Aujourd’hui, la dégradation de l’articulation due au phénomène arthrosique est irréversible mais il est possible de soulager la douleur et l’inflammation, ralentir l’évolution de la maladie et améliorer le bien-être de l’animal. En adoptant des règles simples et en adaptant l’alimentation de votre  compagnon, il vous sera possible de lui assurer un confort de vie optimal, pour l’aider à vivre mieux et plus longtemps !